Nos destins se retrouvent

 

« Qu’ils soient maudits…
- Zaïbacher vient de transgresser l’accord de paix. Décidément, nous aurions dû faire de ce pays des colonies, il y a 3 ans.
- Oui mais il n’est pas encore trop tard. Nous devrions prévenir les autres états de leur geste. »

Allen observa tour à tour les ministres émettrent une opinion quant à cette affaire. Eux n’y voyaient qu’un problème d’ordre politique, Dral étant l’ambassadeur de Zaïbacher. Mais lui et Van se souciaient de l’attrait de cet homme pour Escaflowne. Zaïbacher… Les Alliés y avaient instauré un nouveau gouvernement, et confisqué les sombres travaux de l’empereur Dunkirk. Un départ plus optimiste pour l’avenir donc. Alors pourquoi se montrer belliqueux ? De toute évidence, quelque chose se tramait. Et cela avait un rapport avec Escaflowne…

« Je crois qu’il ne faut pas alerter les autres pays, suggéra le chevalier céleste.
- C’est votre opinion ?
- Oui. Admettons que ce forfait ne soit le fruit que d’une conspiration, visant uniquement Fanélia et plus particulièrement Escaflowne. Zaïbacher pourait être victime d’un groupe indépendantiste revendiquant leur appartenance à cette patrie, afin d’obtenir une couverture.Je crois que certains points méritent d’être éclaircis avant de passer à l’action.
- Je partage cet avis, chevalier, reconnut l’un des conseillers. Et je pense qu’il est préférable d’attendre. Sommes-nous d’accord messieurs ? » Chacun leur tour, ils firent un signe de tête, plus ou moins convaincu.
« Majesté ? » Van n’avait pas encore parlé durant cette assemblée. Il restait perdu dans ses pensées. Lui aussi était d’avis d’éviter d’ébruiter cette histoire. Mais tous oubliaient un détail.
- Je suis d’accord, dit-il. Mais pour la seule et bonne raison que je vais aller les trouver.
- Majesté ! Vous êtes déraisonnable ! Vous ne devez pas vous rendre là-bas ! Non seulement vous mettriez votre vie en danger, mais aussi Escaflowne, notre héritage, et Fanélia par la disparition de son roi.
- Je ne lui laisserai pas le pendentif ! Hors de question.
- Risquer de mourir pour un bijou ! C’est insensé ! » « Insensé… ce bijou comme vous dîtes, est un trésor atlante. Vous en ignorez les pouvoirs. Et puis c’est celui de… »
Van se leva brusquement et quitta la pièce après avoir marmonné que le conseil était fini. Il ne prêta aucune attention à Merle qui l’appelait et continua son chemin.
« Maître Van…
- Ne t’inquiète pas Merle. Il a besoin de se calmer, rassura Séréna en la prenant dans ses bras.
- Non. Je crois qu’il a déjà pris une décision.
- Je suis du même avis.
- Allen ?
- Séréna…
- Tu vas y aller avec lui, c’est ça ? Non, ne dis rien. Reviens sain et sauf, toi comme Van, dit doucement la jeune fille, retenant ses larmes.
- Promis. » Allen embrassa sa sœur affectueusement et après refoulant son angoisse de laisser sa petite sœur une nouvelle fois seule, partit rejoindre Van.
« Non, je ne veux pas.
- Merle…
- Je ne suis pas comme toi, Séréna. Je refuse que Van s’y rende, cria la chatte en courant loin d’elle.

Le hangar où se trouvait les guymelefs de Fanélia. Allen y entra et aperçut Van, jetant un œil aux appareils.

« Je ne te demande pas de m’accompagner, Allen.
- J’y tiens. Et comment comptes-tu partir ? Je suppose que tu ne toucheras pas à Escaflowne.
- Tu me connais trop bien Allen. Depuis que l’on s’est rencontré, tu m’as sauvé de nombreuses fois. Je te suis redevable. Seulement, rends-moi un dernier service.
- Lequel ?
- Prête-moi Schéhérazade.
- Pardon ?!
- Je suis sérieux. Nos guymelefs ne sont pas assez performants. Ceux de Dral sont des models de Zaïbacher, beaucoup plus puissants. Alors permets-moi de piloter ton guymelef ! » Allen réfléchit un instant. Plus il y pensait, plus il se disait que cette histoire tournerait mal. Mais que faire ? Le jeune roi était décidé. Et il ne savait que trop ce que le pendentif d’Hitomi signifait.
Van chercherait par tous les moyens à récupérer le pendentif d’Hitomi. « Hitomi, si tu étais là… » 
« D’accord, accepta finalement le chevalier.
- Merci Allen.
- Mais je te suis. Et pas la peine de protester. Laisse-moi 5 minutes pour préparer un autre guymelef. » Van sourit. Il savait qu’Allen le considérait comme un ami et un rival également. Lui-même n’avait jamais douté de leur amitié. Il se plaça devant Shéhérazade. « Je reprendrai ce qui m’appartiens, Dral.
- Maître Van ?
- Merle, je… » Van n’esquissa pas un mouvement pour éviter la gifle de celle qu’il aimait comme sa propre sœur.
Celle-ci les yeux brûlant de larmes non contenues se précipita dans ses bras.
« Pourquoi te montres-tu toujours si inconscient, Van ?
- Merle je reviendrai. Ne crains rien.
- C’est un piège. Tu le sais ! Pourquoi tu te montres si borné !?
- Ne pleure pas…
- Si c‘était elle qui te le demandait, tu l’écouterais !, lui reprocha-t-elle douloureusement.
- Merle…
- Tu es tout ce que je possède, Van. Fais attention, je t’en supplie.
- Je te le promets : je reviendrai. » Gentiment, il se dégagea de l’étreinte de Merle et monta à bord de Schéhérazade.

            Non loin, Allen vérifiait le bon fonctionnement d’un guymelef de Fanélia. Il essayait de ne pas entendre les pleurs de Merle. Il comprenait bien ses sentiments. Il entendit un bruit derrière lui. Gadès émergea de l’ombre et vint près du guymelef. Sans un mot il aida Allen dans sa vérification.

« Je suis désolé.
- Pourquoi ?
- Si je n’avais pas été en ville avec les autres, nous n’en serions pas arrivés là.
- Tu deviens sentimental Gadès, ironisa Allen.
- Vous m’influencez, commandant, rétorqua le sergent du tac au tac. Voilà, c’est fini. Eh bien, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance.
- Merci. » Le chevalier s’installa aux commandes et vit que Schéhérazade était déjà à la sortie. Il fit un pas dans sa direction, puis se ravisa. « Gadès…
- Oui ?
- Si jamais… si jamais je… Occupe-toi de ma sœur.
- Autant que sur ma vie.
- Je te remercie. A bientôt. » Les deux guymelefs commencèrent à s’éloigner par la voie réservée aux machines pour sortir de la ville en évitant le centre. Gadès s’approcha de Merle et tous deux se mirent à attendre. Ils pourraient voir une dernière fois les deux compagnons quand ils seraient arrivés à la porte de Fanélia. Gadès eut soudain un souvenir en tête. Lointain…
« J’avais 18 ans… et lui 16… Une rencontre mouvementée…

 

Il y a 8 ans... 

« Sergent, le nouveau commandant arrive !
- Il est ponctuel. Bien allons l’accueillir comme il se doit !, s’exclama Gadès. » Les deux hommes sortirent du fort et attendirent que le vaisseau venant de Pallas atterrisse. La porte de l’appareil s’ouvrit sous le regard des hommes et de Gadès. Une personne vêtu d’une cape apparut et d’un pas sûr s’avança vers lui.
« Sergent Gadès ?
- Lui-même.
- J’imagine que l’on vous a informé ? J’occuperai le poste de commandant et responsable du fort, à la frontière d’Astria.
- Eh messire ! Vous pourriez retirer votre cape, que l’on voit votre visage ! », railla Kio. L’homme s’exécuta en silence, et de longs cheveux blonds attachés derrière son dos attirèrent l’attention de tous.
« Et pas mal, cria un type dans l’assemblée.
- Vous êtes bien raffiné, mon prince ! 
- On va pas se laisser diriger par un gars comme vous !
- Je vous attends, messieurs ! Je suis prêt à prouver mes capacités de commandant !, répondit à ses mots l’étranger.
- Sergent, vous y allez ?, interrogea Théo.
- Pourquoi pas… » Gadès prit son épée et se plaça face à son adversaire. Celui-ci sourit, et s’empara de la sienne. Les témoins de ce duel formèrent un cercle et le combat commença. Gadès essaya de toucher son ennemi en faisant un pas en avant, ce que l’autre contra en se déportant à gauche. Dès lors, les épées s’entrechoquèrent rapidement. Soudain, profitant d’une faille dans la défense de Gadès, le jeune homme d’un coup d’épée arracha celle du sergent. Les gars du fort restèrent muets face à cette attaque quasi-parfaite.
« Bravo. Je m’incline. Vous êtes très fort, le félicita Gadès. Pour moi, vous êtes le chef maintenant. Et pour ce qui est des autres…» Impressionnés, les amis de Gadès firent comprendre leur approbation.
« Puis-je savoir votre nom ?
- Je suis le chevalier céleste Allen Schézar.
- Un chevalier céleste ici ? Eh bien c’est pas banal.
- C’est une longue histoire… »

 

Aujourd’hui…

 « Une longue histoire qu’il finit par me raconter. Une histoire de cœur avec la duchesse de Fleid, Marlène…Une vie trop pénible au château de Pallas où tout lui rappelait cette femme… Allen Schézar. Probablement l’un des meilleurs chevaliers de Gaïa. Ce jour là, tu as gagné mon amitié, mon respect et ma fidélité. Mais malheureusement, dans cette situation, je ne peux t’aider…»

« Ils sont là !, cria Séréna qui avait retrouvé Merle et Gadès de leur point de vue.
- Bonne chance, maître Van…
- Je ne sais pas pourquoi, mais…, commença Séréna .
- …un mauvais…
- …pressentiment ?
- Vous aussi ?, dit la jeune fille en regardant les deux autres. Un silence révélateur lui répondit.

 

Sur Terre

« Bravo Hitomi !
- T’es la meilleure !
- Tu as battu tous les records ! » Hitomi rougit face à ses compliments. La compétition venait à peine de finir et déjà dans les vestiaires, tous la félicitaient. Lorsque l’équipe sortit, elle monta rapidement dans le car qui devait les mener à la fête organisée à l’école. Elle fit un signe à Amano et Yukari et le bus démarra. Les autres membres parlaient du championnat. Elle s’assit à côté d’Higeru, qui rédigeait quelques notes.
« Alors championne ! Epuisée ? Pas trop j’espère ! Il y a encore la petite « fiesta » !
- Je pense avoir encore assez de forces !
- Bien ! Tu as très bien couru. Je te félicite.
- Merci, capitaine. » Ce dernier rit et se replongea dans son cahier, où il dressait le bilan du championnat. Hitomi se sentit soulagée. Elle ne voulait pas discuter pendant le trajet. Elle repensa à cet homme aux pouvoirs puissants. « Qui est-il ? Que cherche-t-il ? Il connaît Gaïa, et Van… Demain… Il a parlé de demain… Pourquoi ai-je un mauvais pressentiment ? »

            Le car les déposa devant le lycée. Joyeux, on se dirigea dans les salles de terminales où plusieurs étudiants dansaient, discutaient. Les tables poussées sur le côté servaient de buffet. Hitomi se retrouva vite noyée encore une fois sous les félicitations. L’ambiance était légère. La règle de cette soirée était de s’amuser. Cela lui faisait du bien de se sentir insouciante… Un instant. Elle profita d’une danse pour s’écarter des autres et s’accouda à la fenêtre.

« Te voilà !
- Yu ! Tu m’as manquée !, s’écria joyeusement Hitomi en l’entourant de ses bras.
- Waouh ! Je savais que tu m’aimais bien mais à ce point-là ?!
- Félicitation, Hitomi-chan !
- Amano ! Je suis heureuse que tu aies pu assister à la course. » Hitomi se redressa et prit un air plus sérieux. Ce soir, elle leur avait promis.
« On monte chercher un coin tranquille », proposa-t-elle doucement. Ils partirent en quête d’une salle vide. Finalement , ils optèrent pour la classe de musique. Hitomi s’assit ainsi que Yukari, tandis qu’Amano refermait la porte.
« Tiens ! C’est bien cela que tu voulais qu’on prenne chez toi ?, s’enquit Yukari en lui tendant un paquet de cartes.
- Oui, merci. » « Courage Hitomi ! Respire et raconte-leur. » Elle soupira et s’empara des tarots.
« Vous voyez cette carte ?, dit-elle en leur montrant une carte qu’elle venait de choisir.
- Oui.
- Elle symbolise le courage, expliqua Hitomi en déposant la carte du Dragon sur la table. Mais je pourrai ajouter un autre sens…
- Lequel ?
- Escaflowne. »

 

Sur Gaïa

« Dral, ils arrivent.
- Sans Escaflowne, je suppose…
- Oui.
- C’est bien ce que nous pensions… Montez à bord des guymelefs et attendez !
- A vos ordres ! » Les guerriers s’installèrent aux commandes ainsi que Dral. Tout se passait comme « il » l’avait dit…
« Ils ne viendront jamais avec Escaflowne !, protesta Dral.
- Exact. Mais pour l’heure, ce ne sera pas bien grave…, rétorqua l’étranger.
- Tu oublies notre marché !
- Non. Par contre toi tu oublies une chose. Tu ne peux utiliser le dragon ainsi. Il faut qu’il disparaisse d’abord.
- Comment ?!
- Pousse-le à le faire ! Encourage-le. Son inconscient fera le reste… »
« Nous allons bien voir… Van, je t’attends. »

Les deux guymelefs se déplaçaient rapidement. Van ne parlait pas depuis leur départ de Fanélia. Pas plus qu’Allen. Il réfléchissait à ce qu’il allait se passer. « Dral possède 6 guymelefs au moins et est accompagné de 8 homme ou plus… Ce sera dur mais pas impossible. J’y arriverai sans Escaflowne !»

«Van ?
- Qu’y a-t-il ?
- Je crois qu’on est tout proche.
- Allons-y doucement… » Ils s’avancèrent prudemment dans les bois. La nuit était tombée et seul le bruit de leurs pas brisaient le silence. La griffe métallique jaillit sans un bruit. Van eut à peine le temps de s’accroupir avec Schéhérazade pour l’éviter.
« Van ?!
- Ca va Allen.
Mais je pense qu’on est arrivé.
- Décidément, on est de plus en plus souvent d’accord !», répliqua Allen d’un ton sarcastique. Ils se mirent dos à dos, pendant que 6 guymelefs surgissaient, les encerclant.
« Bienvenu, s’exclama une voix.
- Dral !
- Je vous avez dit d’apporter Escaflowne !
- Tais-toi ! Rends-moi le pendentif !
- Tu rêves ?! C’est moi qui décide. Sortez de vos guymelefs !
- Non !, refusa Allen.
- La vie des autres ne doit pas peser bien lourd pour vous alors. » Des hommes à pied se placèrent devant les guymelefs de Zaïbacher. L’un d’eux tenait un prisonnier inconscient.
« Luhm !, s’inquiéta Van.
- Il va bien. Pour l’instant. Maintenant, sortez ! » Allen fronça les sourcils. Ils pensaient être capables de les battre mais ils n’avaient pas prévu qu’ils auraient un otage. Un bruit d’ouverture de sas attira son attention.
- Van ?
- Je suis désolé Allen. Je ne veux pas risquer la vie du meilleur ami de mon frère. » Allen poussa un juron et à son tour, descendit de son guymelef.
« Sage décision. Posez vos épées à terre. » Il contempla avec satisfaction les deux amis obéirent.
« Et maintenant dites adieu à la vie. » cinq serviteurs de Dral se jetèrent alors sur eux. Van esquiva deux coups mais ne put éviter un troisième qui le fit poser un genou à terre. Une rafale de coups violents acheva de le faire tomber et il vit Allen recevoir un fort coup de poing dans le ventre. Le chevalier hoqueta et Van devina qu’il était près de perdre connaissance. Ses attaquants s’écartèrent et Dral une épée à la main s’agenouilla devant lui.
« Pauvre roi. Quelle plus grande humiliation que d’être soumis face à son ennemi !
- Tu le regretteras, menaça Van avant de cracher du sang.
- Avant de mourir, regarde ça. » Il posa devant le jeune homme une pierre rouge.
- Mon…
- pendentif, oui. » Van tendit la main et serra le bijou. Dral observa un moment son adversaire, perdu dans ses pensées. Puis tout à coup, il écrasa brutalement la main de Van, qui ne put retenir un cri.

 

Sur Terre…

 « Alors tu veux dire que tu es allée sur une autre planète, que tu y as rencontré des gens et que tu… Hitomi, c’est dingue !
- Tu ne me crois pas ?
- Si…
- Et tu dis qu’on a oublié ton premier départ ?
- En fait, c’est comme si cette première version de cette journée n’avait jamais existé pour vous, tenta d’expliquer la jeune fille.
Vous…
- Hitomi, tu as mal ?, demanda Yukari inquiète, voyant Hitomi se tenir le bras.
- Non ça va… » Mais une autre douleur sourde lui arracha un gémissement.
« Arrêtons de parler de ce voyage. Merci de nous avoir partagé ce secret.  Hitomi, tu veux rentrer ?, s’inquiéta Amano.
- Non, ça va aller… rejoignons les autres, suggéra son amie en se levant.
- Comme tu veux… »  
« Hitomi…
- qui ?
- Aide-moi…
- Je…Van ? »

Gaïa…

« Hitomi… » La pierre rosée se mit à briller et Van se sentit comme soulevé par une force mystérieuse. 

« Qu’est-ce que ?
- Van !», hurla Allen. Des soldats s’approchèrent en courant pour essayer de stopper le prince de Fanélia. Mais Dral leur intima l’ordre de rester sans bouger. Bientôt la colonne de lumière disparut avec lui.
« Parfait.
- Seigneur ?
- Quoi ?
- Un vaisseau approche d’ici.
- Retirons-nous. On rentre à Zaïbacher.
- Et pour l’homme-loup et lui, questionna Londe, un des pilotes, désignant Allen.
- On l’emmène, lâcha Dral après un temps d’hésitation. Et l’autre laissez-le.
- A vos ordres. » Dral se tint devant Allen. Le chevalier le fixa, les yeux plein de colère.
« Que de choses à se raconter, Allen Schézar… Nous en aurons le temps, crois-moi… » D’un geste précis, Dral l’assomma et le confia à Londe. Puis les guymelefs revêtir leurs capes et commencèrent leur marche vers Zaïbacher.
« Capitaine, cette lumière !
- Oui, j’ai vu. Mais on doit maintenir la route vers Fanélia.
- Mais Madame voudrait que l’on s’arrête là…
- Elle y tient vraiment, maugréa le vieil homme.
- Je vous en serai très reconnaissante, capitaine. Et je saurai me montrer généreuse, susurra une jolie voix féminine.
- Mouais… Alors coupez les machines. Franchement, des fois vaut mieux éviter les ennuis, c’est un conseil Altesse.
- J’en prends note », promit Mirana, un sourire malicieux aux lèvres.

 

Sur Terre

            La gerbe de lumière le déposa au centre du terrain de sport. Van observa les alentours et soudain ce paysage lui rappela… 

« Est-ce possible ? Serai-je sur… la Lune des Illusions… ? Il faut que je la trouve… » 

            Van se dirigea vers le bâtiment où il y avait de la lumière. Il sentait sa présence. Il resserra son étreinte sur le pendentif qui continuait d’émettre une lumière. Il refoulait la douleur des coups, qu’il venait de recevoir, en lui. Il avait mal, mais il refusait de perdre du temps. Il parvint à entrer dans le lycée, et ne vit pas l’ombre qui l’avait suivi du regard, sans un mot.

« Hitomi ! Yukari, Amano ! Vous étiez où ?!
- Désolé. On discutait du bon vieux temps ! », répondit d’un ton faussement joyeux Hitomi. Yukari la trouvant pâle l’aida à s’asseoir et partit lui chercher un verre d’eau. Amano, quant à lui essaya de convaincre les autres que c’était un peu de fatigue.
« Voilà.
- Je te remercie Yu », lança la jeune fille avant de porter le verre à ses lèvres. Tout à coup, quelqu’un éteignit la musique. Une fille cria et tous les regards se tournèrent vers la porte de la classe. Sur le seuil, se tenait un homme haletant, dont les cheveux noirs cachaient une partie de son visage abîmée. Un éclat de verre rompit le silence, et les élèves portèrent leur attention sur Hitomi. Elle s’était levée et à ses pieds gisaient les morceaux du verre qu’elle venait de lâcher. Yukari remarqua que l’étranger ne regardait que son amie. Et elle, avait une expression…de joie, de surprise, inquiétude ?
- Van… c’est… bien toi…, murmura la jeune fille, les yeux brillant de larmes. Une bouffée de chaleur remplit son cœur. En un instant, tout ces moments passés avec lui sur Gaïa lui revenaient en mémoire. Elle éprouvait une douce sensation en revoyant celui à qui elle avait tant donné. Si seulement ce moment avait pu être éternel…
- Hitomi. » Soudain comme s’il n’avait attendu que le son de cette voix si chère, il s’affaissa et s’évanouit sous le regard angoissé d’Hitomi, qui s’élança instinctivement vers lui.
« Non, Van ! »

 

Chapitre 3

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